Bernard Pivot, ce lâche !
"Petite", c'est-à-dire il y a une vingtaine quizaine d'années (faut pas pousser tout de même), alors que certaines rêvaient d'être chanteuse, princesse au foyer, actrice, maman, avocat, coiffeuse, femme de pompier, moi je rêvais d'être interviewée par Bernard Pivot et de prendre une cuite avec Bukowski passer dans son émission "Apostrophes".
Or, pour que cela puisse avoir une chance de se réaliser fallait au moins avoir écrit un truc. Alors je passais mes nuits, au grand désespoir de mes parents, à taper sur une machine à écrire (souvenez-vous, c'est l'époque où les ventes de Tipp-Ex ont grimpé en flèche !).
Puis, avant même que j'aie fini mon oeuvre, Bernard Pivot, ce lâche, a arrêté son émission. Alors comme je suis paresseuse plus rien ne me motivait, j'ai arrêté d'écrire. Certains penseront que j'ai bien fait. Je le pense aussi parfois. Mais je pense surtout qu'écrire était la seule partie de moi vivante.
#Bien que fichtrement tourmentée :
VUS
Lentement à l’ombre d’un soleil qui brûle,
s’enflamment deux êtres sans raison.
Gémissants, ils s’arrachent à l’indifférence.
Qui les entraîne vers la solitude des corps.
Par habitude, je les entends crier.
#Terriblement malheureuse aussi puisque diaboliquement amoureuse :
FAUX LITS
Ton regard faussement posé sur le mien
Dessine déjà des cernes sous mes yeux.
Et dans mes souvenirs.
Tu me manques que depuis que tu ne m’appartiens plus.
Je ne pense qu’à nous depuis que toi tu n’y penses plus.
Je hais tous ces amoureux autour de nous
qui par définition s’aiment
et la musique que me jouent tes mots menteurs.
On devient fou de se sentir abandonné.
#Etonnament lucide également sur la situation quelque peu "désordonnée" de l'ado que j'étais :
APRES LES AGES
Harmonie, tendre harmonie
Où es-tu donc dans ma vie ?
Je te cherche, tu me perds,
Doux cache-cache pervers.
#Et puis, un soir, j'ai écrit ce poème qui a marqué pour moi l'entrée dans l'âge adulte, l'envie d'écrire en rose :
Un jour viendra le temps des marguerites éternelles
Je cueillerai leurs pétales avec fragilité
Et dans mes mains naîtront, je le sais,
Les ailes du Bonheur.
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Voilà. C'était le billet égocentrique du mois. Egocentrique et nostalgique. D'une époque où je croyais que tout pouvait arriver.
Et vous, vous vouliez être quoi petit(e)s ?