Embrouillée
Guess who ?
En général, quand il y a un sujet dont je veux ne pas parler je vous sors mon petit jeu "C'est qui ?".
Alors voilà, aujourd'hui je suis lasse et je vais en parler. La boule du matin est revenue. Celle qui dès le réveil m'assaille et me met en tête cette idée détestable "encore un jour de plus sans enfant, sans même l'espoir d'y arriver un jour". Car je veux bien être patiente mais là où aujourd'hui je cale c'est pour maintenir le cap de Bonne Espérance.
Et si finalement malgré tous les efforts, malgré l'envie, malgré l'amour qui me lie à Arthur Miller et si, malgré tout ça, la nature me refusait ce bonheur d'être un jour maman et celui également de rendre Arthur Miller papa ? Ma boule d'angoisse elle est là.
Aucun signe porteur d'espoir. Rien. Il faut, sur du vide, construire son espoir. Et comment vous faites vous pour construire solidement sur du vent ?
Moi, je m'affaisse. C'est aussi simple que cela. J'en peux plus d'apprendre toutes ces grossesses, de voir ces ventres s'arrondir, ces enfants, dont j'ai suivi la gestation, grandir et me surprendre à penser "il est déjà si grand !". J'en peux plus de ces mots de réconfort basés sur du vide car qui sait finalement si oui ou non un jour arrivera un enfant dans mon ventre ? Personne.
Oui je sais c'est pas politiquement correct d'écrire cela mais c'est comme ça. Aujourd'hui, c'est comme ça. Violent dans ma tête. Nauséeux dans mon coeur. C'est la tempête dans mes yeux.
Et le pire c'est que pour la 1ère fois depuis cette épopée je ne sais plus quelle route emprunter. J'en ai pris des chemins pour comprendre. Croyez-moi. Courageusement, tous ceux qui s'offraient à moi, je les ai explorés. Ils m'ont apporté certaines réponse (ils m'ont guérie de mon endométriose, ils ont fait baisser mon taux anormalement élevé de prolactine, ils ont laissé entrer la médecine dans mon intimité, ils m'ont soulagé des valises que je portais et qui n'étaient pas les miennes...) mais pas la solution.
- "Ne plus y penser ?"
- "Mais bien sûr : ne plus y penser ! Où avais-je donc la tête ? C'est tellement simple."
Alors aujourd'hui j'avoue, à moi, et c'est ça qui me déstabilise je crois, que je suis perdue. Je ne sais plus quelle voie prendre. Je n'en vois aucune autre nouvelle qui me permette de retrouver l'espoir (à part la foi qui permet de croire sans preuve mais là ça dépasse mon entendement).
Alors je crois que je vais m'assoir et attendre qu'il se passe quelque chose. Qu'une lampe s'allume. Dans ma tête ou au carrefour sur lequel je suis bloquée.
PS : Bêtement -je vous l'accorde- j'avais toujours pensé que Nicole Kidman et moi, bonnes dernières après Julia Roberts, Jennifer Lopez, Hall Berry, Marcia Cross, dans la bataille des femmes-à-problème-pour-avoir-un-bébé, nous vaincrions ensemble. Je reste la dernière.
La lecture de Voici est nocive.