Peines d'amour perdues
Il y a 3 semaines j'ai lâché mes cours de théâtre. Je ne pouvais pas prendre le risque de pénaliser un travail collectif (le spectacle de fin d'année) à cause de mon histoire personnelle (nouveau traitement bébé à venir) qui pourrait m'amener à manquer des répet.
ça c'est la version officielle qui permet de m'en sortir la tête haute (mais qui n'en est pas moins vraie).
La raison intime est : pas la force ni le courage de continuer, parce que le théâtre ça remue les tripes. Et qu'en ce moment j'ai besoin de tout sauf de ça.
Alors, depuis, je vis le théâtre par procuration.
Et qu'est ce que c'est bon aussi !
Surtout quand ça se passe à L'ancienne Cartoucherie de Vincennes,
ce lieu magique & convivial habité par Ariane Mnouchkine
et son Théâtre du Soleil.
Surtout quand c'est joué par la Compagnie invitée
L'instant d'une résonance.
Surtout quand c'est pour découvrir Shakespeare.
Enlevé, drôle, poétique.
Peines d'amour perdues (acte I, scène 1) :
LE ROI: On a proclamé une peine d’un an de prison contre qui serait pris avec une fille.
COURGE: J’ai pas été pris avec une fille, Monsieur: j’ai été pris avec une demoiselle.
LE ROI: Soit, la proclamation inclut les demoiselles.
COURGE: C’était pas une demoiselle non plus, Monsieur : c’était une vierge.
LE ROI: Va pour la variante : la proclamation inclut aussi les vierges.
COURGE: Dans ce cas, je nie sa virginité : j’ai été pris avec une pucelle.
LE ROI: Cette pucelle ne vous tirera pas d’affaire, Monsieur.
COURGE: Je tirerai cette pucelle à mon affaire, Monsieur.
Bon OK j'aurais pu vous en parler plus tôt
car la dernière a eu lieu dimanche dernier.
Mais ne me détestez pas.
Ils rejouent en juin.
Je sais pas vous, mais moi, en ce moment, j'ai besoin de projets.