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SO... Le Journal du Chat aux 14 vies qui se prenait pour Marilyn Monroe
19 septembre 2008

Enfin parler.

Oui j'aurais pris la décision d'une interruption médicale de grossesse. Pour de nombreuses raisons (que je ne prétends pas universelles mais justes personnelles) sur lesquelles je ne m'étendrai pas.

   Mais dès lors, avec cette certitude dont nous avions parlée avec Arthur Miller avant même la conception de Malabarette, comment vivre sereinement l'attente de l'amniocentèse et surtout celle des résultats ? Comment continuer à aimer ce bébé qui un temps a présenté un risque de trisomie 21 et savoir de quelle abomination je pourrais être capable si la probabilité du risque se transformait en certitude ?

Je butais contre cette incohérence à en frôler la schizophrénie.

Comment être une bonne mère aimante, censée être capable d'un amour inconditionnel et être capable en même temps d'envisager le pire -la mort- pour son enfant ? Comment survivre à cette dichotomie sans se voir en sorcière malveillante qui cache bien son jeu ?

   Autre question que je n'arrivais pas à surmonter : comment être capable, après avoir attendu 5 ans, bataillé 2 ans, de donner mon accord pour un examen qui risquait de provoquer une fausse couche alors que très certainement (à en croire les fameuses probabilités...) mon bébé était normal, que peut-être, compte tenu de mon âge, cette chance de grossesse ne me serait pas redonnée, que très certainement je ne me remettrais pas psychologiquement d'un tel choc ?

Il m'a fallu deux mois. Deux mois qu'Arthur Miller a eu l'intelligence de nous accorder afin que nous avancions en notre âme et conscience vers la décision de faire cette amniocentèse. Deux mois pour apprivoiser mes questions, trouver les réponses.

La première m'a été apportée par cette réflexion : "peut-être que cet enfant que vous portez se réincarne depuis des années en trisomique 21 et que depuis des années personne n'ose mettre fin à ses souffrances. S'il vous a choisis c'est qu'il sait qui vous êtes, de quoi vous êtes capables". Certains penseront que c'est une façon bien facile de se débarrasser de toute culpabilité, moi j'ai toujours pensé qu'un enfant choisissait ses parents...

La deuxième m'a été donnée par mon père qui à sa façon très personnelle -100% maladroite et 0% diplomatique- m'a écrit un jour : "une fausse couche c'est un bonheur en moins, un enfant trisomique, une tuile pour la vie...". Ce n'est pas tant son jugement (discutable sur les deux points) qui m'a aidée mais cette mise en relation de la portée des conséquences des deux risques qui s'offraient à moi.

*******

Ce matin le labo a appelé : risques T13, T18, T21 écartés. Reste encore les résultats des 43 autres chromosomes à étudier mais aujourd'hui je savoure mon courage, mon bonheur, ma grossesse. Et p***** qu'est ce que c'est bon. 

PS : ce billet est beaucoup trop long mais ça fait du bien de réussir à causer.Le_Chat

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Commentaires
L
RSylvie >> sans juger l'autre, chacun a le droit d'exprimer ses opinions... je rejoins la tienne, forcément...<br /> J'aime bien la fin de ton commentaire... une petite mélodie toute légère, bien enraînante... la vie tout simplement belle... oui... merci à toi pour toi passage Sylvie et douce soirée à toi aussi dans ta normandie :-)
R
"qu'un enfant choisissait ses parents"... ho que OUI !<br /> <br /> et puis, je sais que je vais pas me faire des copines ! mais <br /> un enfant handicapé,,,, <br /> de quelque façons que ce soit :<br /> c'est de l'égoïsme<br /> de croire qu'il est heureux !<br /> <br /> c'est un choix trés difficile, mais combien juste et bon, que de prendre une telle décision.<br /> pour vivre au quotidien avec des "gens différents", je sais combien la vie de parents d'enfants, puis d'adultes handicapés, est un calvaire qui n'a de fin que par la disparition d'un des 2 protagonistes...<br /> alors, ne pas mettre un terme à ce qui pourrait-être un cauchemard est, pour moi,inhumain.<br /> mais SURTOUT, je ne juge pas. je ne juge pas.<br /> <br /> bien contente de voir, que tout se passe bien<br /> et puis tu sais, des fois<br /> la vie, elle est tout simplement belle.<br /> sans pbm... si, si,si cela arrive<br /> la preuve.<br /> douce soirée
L
2L >> pour réussir à faire cet examen je me disais aussi que c'était une chance finalement de pouvoir, grâce à la médecine, détecter de telles anomalies génétiques... qu'il fallait le prendre comme une opportunité, une avancée technologique, un "plus"... mais mon Dieu que ça a été long de prendre la décision et que l'attente après est aussi longue... Bienvenue ici :-)
2
oh bordel ! ça je l'ai vécu - pour ma 1ere grossesse - et après l'avoir tant attendu - brutalement annoncé et maladroitement par répondeur interposé après la prise de sang - 1 chance sur 15 pour votre bb...d'être quoi malformé !!!<br /> 5 semaines d'attentes affreuses où tu mets ton bonheur en coulisses - avant ouf - d'apprendre que 1/15 c'était aussi 14/15 d'avoir tout bon...<br /> j'ai une copine pour qui...la fin n'a pas été celle là...<br /> Bravo d'en parler en tout !<br /> et Good News :)
L
Kloelle >> ah les belles histoires... même quand elles commencent difficilement, elles sont toujours agréables à lire... Merci Kloelle pour ce partage d'émotion, d'avis, d'histoire...<br /> <br /> Bene >> oui certainement un lien avec notre relation mère/fille... c'est sûr ! Et puis pif une fille dans le bidon et là on se dit "oh là là... j'ai critiqué mais vais-je à mon tour être exempte de défaut ?". Et tu sais quoi ? le pire c'est que je sais bien que je vais en faire des bourdes, des gaffes, des maladresses...<br /> <br /> Marie L'Ange >> t'es donc reviendu de vacances ? ;-) Allez raconte...<br /> <br /> Pim's >> ah oui ici c'est pire que Dallas sans même que j'ai besoin de faire appel à des scenaristes !!!! La vie est étonnante d'elle-même ! Contente deton retour ici :-)
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