Le chat-kangourou
Avant, je croyais que mes voisins du dessus maltraitaient tous les soirs leur bébé. Maintenant, je sais que non. Qu'un bébé peut hurler même quand il a mangé, qu'on le tient avec amour dans ses bras et qu'on le berce doucement pour tenter de le calmer. Les pleurs du soir qu'ils appellent ça les Grands Spécialistes.
Avant, je tapais du pied quand mon voisin du dessous faisait trop de bruit avec sa chaine hi-fi. Maintenant, non. Je n'ose plus. De toute façon je ne l'entends plus.
Avant, je pensais qu'une fée clochette veillait sur les jeunes parents parisiens avec poussette. Maintenant, je sais que non. Qu'il est possible de se retrouver devant une envolée de marches d'escalier, avec poussette et bébé dedans. Même qu'il y a des pédiatres qui habitent en étages sans ascenseur. Si si.
Avant, je jugeais indignes les parents dont les bébés avaient les ongles noirs. Maintenant, j'en fais partie.
Avant, je croyais que perdre des kilos était suffisant pour re-rentrer dans ses pantalons d'avant grossesse. Maintenant, je sais que ça ne suffit pas. Que j'échangerais bien mes hanches de Sumo contre celles de Claudia Schiffer.
Avant, je croyais que je n'étais qu'un chat. Maintenant, je doute.