Je me souviens.
Je me souviens d'il y a 2 ans. D'il y a 1 an.
Je me souviens de notre week-end dernier passé dans la Maison des Ecureuils dont nous avons rapporté de chouettes photos. Et qui restera certainement nos dernières vacances à 3.
Ce soir je me souviens aussi que j'ai été une petite fille, certainement désirée. Certainement aimée.
Mais ce soir je suis meurtrie. Par eux. Je n'en peux plus. A chaque fois je bataille, espérant toujours qu'un mieux dans nos relations soit possible. Je ne me laisse pas abattre. Je bataille vaille que vaille. Avec mes armes peut-être maladroites, mais je bataille, ne me résignant pas à ces relations si misérables qu'ils proposent. Je bataille et j'y crois. Ils me voudraient dans le moule. Encore et encore. Ils voudraient que tous nous nous contentions de banalités et de simples relations cordiales pour faire "joli sur la photo". Ils voudraient que je ne l'ouvre pas. Mais je l'ouvre. Encore et encore. A chaque fois pleine d'espoir comme un enfant non résigné qui appelle, encore et encore.
Mais ce soir j'ai pris la décision de ne plus l'ouvrir.
Je n'arrive même pas à pleurer. Et pourtant Dieu sait que ça me ferait du bien.
Suite à une dispute au téléphone avec ma mère, j'ai reçu un long mail de mon père dans lequel il mentionne que depuis deux ans j'ai beaucoup changé. Que je suis devenue "dure, égoiste, brutale".
C'est étrange parce que justement depuis deux ans jour pour jour je suis devenue une maman.
Elle est troublante cette coincidence de date, je trouve. Je ne sais comment l'interpréter.