DO(u)DO(u)
Voilà, maintenant je sais.
Je sais pourquoi on devient vieux.
Trop de fatigue accumulée qui installe inexorablement des cernes sous des yeux qui chaque matin se disent dans le miroir de la salle de bain "tiens bon, demain tu essaieras de te reposer". Et chaque soir se disent devant ce même miroir "peut-être demain".
Trop d'incertitudes, de responsabilités, de mauvaises nouvelles et c'est la lassitude qui s'installe, engluante, tétanisant l'élan de vie.
Trop peu de temps à soi, rien que pour soi. Non, je ne parle pas de ce temps fameux temps libre des mamans qui finalement l'occupent à faire les courses, trier les affaires du petit dernier devenu définitivement trop petites, lancer une machine, sortir une machine, penser à programmer la prochaine visite chez le pédiatre/l'orl/l'homéopathe, aller à la pharmacie pour donner l'ordonnance de la veille, optimiser l'aménagement des chambres, passer commande pendant les soldes pour l'hiver prochain... non je parle du vrai temps libre. De celui où regnait avant la liberté de la légèreté.
Trop de désillusions aussi. De manque de communication, de silence, d'incompréhension qu'on n'a même plus la force de percer à jour.
Maintenant je comprends pourquoi à un moment dans sa vie on s'étiole, pourquoi on commence à devenir vieux, à se sentir vieux.
Je m'en vais à la crèche parce que c'est l'heure et que mon temps libre même ici m'est compté.
Je pense à ce soir devant mon miroir et à ce que mes yeux me diront : "peut-être demain".