Faits d'été
{contrairement à ce que pourrait laisser penser cette photo
ce billet n'est pas sponsorisé}
Elisa a dit adieu à la crèche. Elle est partie en vacances chez ses grands-parens. En Bretagne. Sans nous. Qui nous réveillons tous les matins à 3. Etrange sensation d'amputation et de sérénité aussi car nous savons qu'elle est a priori entre les meilleures mains du monde après les notres.
Margaux profite pour la première fois de ses parents pour elle toute seule, le soir, le matin. Il semblerait qu'elle en abuse un tantinet. Ou que l'éloignement de sa soeur la travaille un peu, ce qui expliquerait ses appels nocturnes. Tous les matins quand nous téléphonons à Elisa, ses premiers mots sont "je veux parler à Margaux". Alors nous passons à Margaux le combiné et sous mes yeux je vois ma petite de 2 ans répondre "ça va" à ma Grande qui se soucie déjà du bien-être de sa petite soeur.
La vie m'échappe. Mes filles m'échappent. Grandissent. Je contemple Margaux. Ses jambes qui ne sont plus des jambes de bébé. Je l'entends répéter tous les mots. Tenter des consructions de phrases. La vie s'écoule, la vie me coule entre les doigts et c'est bon parce que je crois que c'était ce que je voulais. Que la force de la nature innonde ma vie, la bouleverse, la chamboule, me bouscule, m'oblige à avancer, à me remettre en question, à déconstruire les faux semblants pour reconstruire du vrai.
Il n'y a pas si longtemps une dame - à qui je vais bientôt confier Margaux puisque directrice de sa nouvelle crèche - disait à Arthur Miller "elle est marrante votre femme, elle fait les questions et les réponses". Mais non Madame, ça va bien au delà de cela, je questionne toutes mes réponses et ce doute-là, permanent, est parfois épuisant. Mais enrichissant.
J'attérris dans la maternité. Il était temps. Mais j'y arrive enfin. Il m'arrive même d'aller au Parc avec mes filles. Volontairement. J'ai même parlé à une maman que je croise souvent. Deux filles comme moi, d'âge très rapproché comme moi, un corps de rêve comme moi.
Et Barbibulle peut maintenant me prêter sa longue vue. Je n'ai plus peur (enfin disons 10 secondes par jour) de ce qui m'attend. De toute façon je n'ai plus pas le choix. Après les vacances, il y aura la nouvelle école, la nouvelle crèche, les mercredi à occuper, les vacances scolaires à organiser et seuls Arthur Miller et moi sur qui compter puisque mes parents restent ce qu'ils sont et que les autres grands-parents de mes filles ont fait le choix de déménager. Si si si. Maintenant on aime à distance.
ps : ah et puis je vous ai pas dit même si je m'étais promis de ne jamais en parler ici : les actions Pampers vont commencer à chuter, nous commençons à réduire notre consommation. Yaouh enfin des économies après 3 ans et 6 mois de fidélité.