11 janvier 2013
Le temps de rien, le temps qui file entre mes mains pourtant officiellement inoccupées. Jusqu'au-boutiste en tout, mon nouveau challenge me bouffe tout mon temps et mon énergie. Mon nouveau challenge ? Développer ma petite entreprise, trouver des clients, rapporter des sous à la maison quoi.
Là pause.
Job ingrat.
Là stop.
Stop pour ce soir. Pour ce souvenir. Il y a 4 ans, en partance pour la maternité. Ma nuit allait être longue. Notre aube à nulle autre pareille.
J'allais basculer, me trouver confronter à des souvenirs de ma toute petite enfance enfouis dans mon inconscient. J'allais donner écho au désarroi de ma mère. J'allais réveiller mes peurs d'enfant.
Puis j'ai réussi à devenir maman. Tu m'as montré le chemin. L'arrivée naturelle de Margaux a confirmé que j'étais sur la bonne voie grâce à toi (et le soutien d'Arthur Miller).
Demain tu as 4 ans.
Tu es ma première fille de 4 ans alors je ne m'étonne de rien mais quand même.
Tu comptes jusqu'à 60. Additionnes. Epelles ton prénom. Reconnais d'autres lettres. Me poses des questions qui mobilisent toutes mes forces vives et bien souvent je faillis. Comptes en sautant les chiffres pairs et ça t'amuse.
Tu es pour la paix des ménages, me soutiens d'un "je t'aime" dès que tu sens qu'une dispute se prépare avec Arthur Miller, apaises trop bien souvent la situation quand ta petite soeur se montre vindicative, tu as dépassé le 1m, te porter commence à être un peu difficile. Tu grandis. Je te regarde.
Et ce soir, malgré la fatigue, les trois-quatre derniers trucs à faire avant d'aller au lit, je fais une pause pour parler de toi ici, dans mon jardin secret, pour que je me souvienne, pour que tu te souviennes, pour me souvenir de ce dimanche 11 janvier 2009 où la Vie m'attendait.
Depuis, sur mon visage, dans mon regard, une densité nouvelle que m'a donnée la maternité accompagnée de quelques kilos. Je me souviens des premiers jours chez nous. Chaque fois que je passais devant un miroir, un temps d'arrêt. Un dixième de seconde avant de me reconnaître. Je scrutais ce nouveau visage. Quelque chose avait changé. Un rien imperceptible lié à l'amour animal qui nous lie, toi et moi, ma fille et la maman que je suis depuis toi.
Happy 4 ma Grande.
Happy new year to you aussi, à tou(te)s. Année de la b*ise ?
Allez je file au lit. Tant pis pour les trois-quatre choses à finir.