Je voudrais mais j'y arrive pas...
Je voudrais regretter que ce soit passé, mais j'y arrive pas.
Je suis même soulagée d'avoir devant moi 364 jours sans Noël.
Pourtant tout s'est bien passé.
A part le coup de pied de mon père sous la table donné à ma mère parce qu'elle compliquait inutilement le découpage du gâteau par ses conseils incessants adressés à mon beau-père qui, lui, au lieu de parlait, agissait.
A part le vol plané de ma mère dans les escaliers en partant.
A part mes larmes après la panique et l'inquiètude d'avoir eu à m'occuper de ma mère, les mains dans l'évier en train de faire la vaisselle, une fois tout le monde parti.
Parce que ma mère a cette habileté sournoise à gâcher les meilleurs moments. A faire l'intéressante. A m'obliger à être celle qui prend soin d'elle alors que c'est moi, sa fille, qui depuis des années ai besoin qu'elle prenne soin de moi.
Encore une fois, je me suis fait avoir. Elle a été la Reine Mère. Souveraine sur sa fille. Imposant sa loi. Ses diktats via ses maladies/chutes psychosomatiques me faisant accourir et faisant renaître l'angoisse de la petite fille qui toute sa vie a oeuvré pour que sa mère aille mieux, pour porter à bout de bras le bonheur de sa mère, s'interdisant par la même de vivre la vie insouciante d'une petite fille.
Sauf qu'aujourd'hui la petite fille sait que le bonheur de sa mère ne dépend pas d'elle.
Les vieux réflexes ont ressurgi hier soir car on n'oublie pas facilement 35 ans de mauvais réflexes mais après une bonne nuit de sommeil et les mots d'Arthur Miller, je reprends ma route, sans mes illusions. Et le travail entrepris depuis 3 mois, à savoir la voir telle qu'elle est et non telle que je la rêve. Pour reprendre la place qui m'est dûe.