Formes détournées
(berceau de Malabarette prêté par Leandro)
Chaque jour passe. Inéluctablement. Je ne fais pas grand chose. Enfin si. Je m'agite pour préparer l'Arrivée. Le temps passe si vite et si lentement en même temps. C'est étrangement incongru.
Le temps passé prend forme. Le temps qui reste prend forme également. Ma vie à venir prend forme. Sans que je sache pourtant quelle forme elle aura exactement. Disons que ses contours flous prennent forme.
{Non je ne m'essaye pas au billet ésotérique contrairement aux apparences. Mais mon ventre qui s'arrondit me donne la mesure du temps qui passe et qui ne repassera pas. Et ça me fait réfléchir. Et me rend plus frêle (enfin façon de parler...)}
Je ne vais pas vous faire le coup de la pensée "demain nous ne serons plus jamais deux" ou encore de celle plus grandiloquente "demain ma vie va définitivement changer". Mais quand même, force est de constater que je baigne là-dedans en ce moment. Et ça m'effraie. ça m'effraie parce que je ne suis pas de celles qui ont le pouvoir de s'adapter facilement au changement. Je suis plutôt de celles qui se noient dans un verre d'eau quand la situation leur échappe.
Ma "shiatsu woman" me dit qu'il faut que j'apprenne à m'ancrer dans le sol pour ne plus avoir peur de l'avenir. Pour ne pas craindre de m'envoler à la moindre bourrasque.
Autour de moi (presque) tous mes amis ont traversé une crise après la naissance de leur 1er ou 2ème enfant, les conduisant pour certains à une rupture momentanée voire définitive. Alors quand Arthur Miller me demande ce que l'on fera l'été prochain, je lui réponds en souriant que nous serons en train de divorcer. Histoire de déjouer le mauvais sort.