Maintenir le cap (de la bonne espérance)
J'avais prévu de vous parler de la douceur de mes quelques jours en Bretagne, des livres que j'ai dévorés grâce à leur suspens haletant (Un Lieu Incertain de F. Vargas), de ceux qui m'ont dévorée par la violence de leur justesse (Un Heureux Evénement d'E. Abécassis), des bains de soleil dont je me suis gorgée, des poissons grillés savourés.
Mais ça c'était avant. Avant que le résultat de la prise de sang ne tombe.
Risque de trisomie 21 : 1/72.
Sachant que le mauvais côté de la barrière se situe en dessous de 1/250, y a pas photo sur le côté duquel nous nous situons.
Nous avons soufflé très exactement une semaine et un jour. La 13ème (qui mettait fin officiellement au risque de fausse couche des 3 premiers mois) et le 1er jour de la 14ème semaine. Très sincèrement je trouve que ça fait peu.
Dans 3 millénaires semaines, RV avec un spécialiste des probabilités pour discuter nouvelle évaluation du risque, nouvelle échographie et donc nouvelles mesures, amniosynthèse, attente du résultat, risque de fausse couche, etc.
D'ici là, je vais donc m'appliquer à mettre en place la structure mentale nécessaire pour épargner Malabar de mon sale stress.
D'ici là, je vais méditer cette phrase qui me vient à l'esprit "à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire".
D'ici là, je me demande déjà ce que je vais bien pouvoir faire de toute cette putain de gloire quand je pourrai enfin te serrer dans mes bras Mon Malabar (note-là mon premier acte héroïque de maman dévouée : être optimiste)?
Et je me demande aussi tellement d'autres choses...
PS : je voudrais remercier les deux coccinelles qui ont eu la bonté de croiser mon chemin quelques minutes après l'annonce du mauvais résultat, quand je me balladais dans le jardin pour reprendre un peu d'air. Depuis, je me raccroche à leur vision pour maintenir mon niveau d'optimisme au dessus de zéro.
PS2 : j'aurais du répondre, dans mon précédent billet, à vos commentaires qui m'ont profondément touchée, remuée, boostée... mais voilà ça me semble si dérisoire maintenant mes complaintes existentielles... mais grâce à vous je me suis quand même bougé pour demander à mon amie sage femme un suivi personnalisé. La magie du virtuel. Je me sens rassurée. Merci.
PS3 : parfois, je me dis que je ferais mieux de romancer ma vie, il y aurait certainement moins de rebondissements, mon imagination étant nettement moins prolixe que la vie...