Ombre et lumière
Quinze mois que ma petite a fait de ma première une grande.
Deux miracles qui créent une fratrie.
Le miracle de la médecine & celui de la nature.
Septembre 2011.
Mes nuits me laissent dormir. Mes jours ressemblent à des jours. La fatigue s'éloigne. Je reprends pieds. Ma silhouette réclame de nouveaux vêtements. Plus s*exy. Arthur Miller est toujours mon amoureux. Et je crois que je suis toujours son amoureuse.
Quand je regarde en arrière, je frissonne toujours encore au souvenir du tsunami qu'ont été pour moi ces deux grossesses. La difficulté puis la découverte de la maternité. Avec les mauvais repères et aucune exemple de femme maternante à imiter ou vers qui me tourner pour demander de l'aide. Quand je repense à tout "ça" les larmes me montent spontanément et systématiquement aux yeux. Je suis seule à savoir la douleur du désarroi qui m'a habitée, je suis seule à connaître la violence de ce qu'a été pour moi cette transformation pour devenir une mère mais surtout une maman.
Quand j'avais 18 ans, mon prof d'auto-école dont j'étais amoureuse m'a dit "toi tu comprends vite mais faut t'expliquer longtemps". Certes. Et quand on ne m'explique pas je t'explique pas le temps que ça me prend pour comprendre.
Voilà maintenant j'ai compris -ou du moins je suis en cours de compréhension- que je vais faire mal, que je vais faire bien, que je suis comme ça, et pas comme ci, que je suis comme ma mère à certains égards mais que voilà c'est ainsi, mais que je sais aussi être complétement différente et que c'est très bien ainsi. Que ce magma fait de moi la maman de mes deux filles. Et que finalement le principal risque pour elles ne vient pas de moi mais plutôt de ce monde effrayant dans lequel nous vivons.