Digression
Le temps libre me revient alors je reviens "ici". Cet "ici" virtuel où j'aime tant me pauser poser.
Il y a une idée qui me trotte dans la tête ces derniers temps. Je dois certainement pas la prendre dans le bon sens car en gros ça donne : "plus un bonheur est multiple plus il est précaire et fragile". En clair, j'ai cette conscience - trop - aigüe qu'en mettant mon bonheur entre les mains de mes deux filles et d'Arthur Miller, je multiplie les sources de fragilité de ce bonheur.
Ah ah ah. Esprit torturé quand tu nous tiens.
Mais j'ai beau retourner dans tous les sens ce casse-tête, au final, il est quand même clair que plus un bonheur repose sur un grand nombre de personnes plus il y a de risques qu'il soit un jour mis à mal.
Mais pourquoi diable mon esprit prend-il de tels chemins ?
Et ne croyez pas que c'est le temps libre qui m'autorise de telles pensées. Le temps libre me permet juste de les partager avec vous. Je sens que vous regrettez déjà le temps de mes billets épisodiques.
Bon ok vous avez de la chance : une montagne de travail se profile à l'horizon. Mais je ne suis pas sûre de vouloir l'escalader. J'avais plutôt envie de souffler un peu après le coup de collier donné ces trois derniers mois.
Ai-je la liberté de refuser ce travail ? Oui.
Le droit ? Oui.
La "bonne" conscience ? Non.
Parfois je voudrais être une autre. Titi dans les bras de Barbapapa par exemple. La vie doit être plus simple.
Est-ce que vous aussi parfois vous avez des idées un peu c*n ou il n'y a que moi ?
edit à la lecture de vos comentaires : je me doutais quand j'ai écrit ce billet que je ne trouvais pas les bons mots et ben au moins sur ce point-là je ne me suis pas trompée. Allez, Le Chat, exercice de style : "développer une idée clairement". Bon. Méninges au taquet.
Par exemple, seule, je ne me mets pas en danger (certes je serais extrêmement malheureuse) puisque ma vie dépend uniquement de ce qui m'arrive. Entourée de mon amoureux et de mes filles, dont mon bonheur dépend, ma vie dépend alors de la leur. Et s'il arrive quelque chose de grave à l'un deux, ma vie vacille. Mon bonheur vacille. Assimilons le bonheur à un temple et les gens dont dépend ce bonheur à des piliers porteurs. Si l'un d'entre eux tombe, le temple tombe. Ainsi plus il y a de piliers plus il y a de risques que l'un d'entre eux soit touché par un "accident". Mon bonheur est riche et fort de tous ceux qui le constituent mais il est aussi fragilisé par le nombre. En aimant 1 personne, je suis concernée par les "malheurs" qui pourraient arriver à 1 personne. En aimant 2 personnes, je suis concernée par 2 fois plus de malheurs. Etc. Vous me suivez ?
Où est la faille dans ce raisonnement terrifiant ?
Je sens que jeudi mon psy va me réclamer une augmentation.