L'envers du Paradis
Mon aînée a le chic entre la poire et le fromage ou le matin au réveil, lendemain de sortie parentale arrosées, avant même d'avoir eu le temps d'avaler mon premier café, et TOUJOURS en l'absence d'Arthur Miller, pour me poser des questions, comment dire... sans vraies réponses. De celles dont la réponse dépend forcément de celui qui y répond. D'où la légère pression pour ne pas se louper dans le choix des mots.
Aujourd'hui donc mecredi, lors de notre hebdomadaire déjeuner entre filles, alors que nous papotions tranquillement Elisa balance un innocent "Dis maman c'est quoi le Paradis ?".
Je scanne donc mes neuronnes pour savoir quelle direction prendre.
Première direction : Le paradis, c'est un endroit où on se sent très bien, où tout est parfait. C'est d'ailleurs une expression "Je suis au paradis !".
Mais ne serait-ce pas lâche de me contenter de cette seule direction (surtout avec les cours d'éveil à la Foi que je leur "impose" depuis septembre) ? Deuxième scan donc de mes neuronnes pour savoir quels mots employer. Pas de grande illumination. Je me jette donc à l'eau, moi la "catholique sur roulettes*".
Deuxième direction : "Dans la religion catholique ma Fille, tous les morts vont au Paradis auprès de Dieu, retrouver tous ceux qu'ils ont aimés et qui sont déjà morts."
Je continue de pédaler ou je m'arrête ? Pas le temps de cogiter longtemps que j'entends un ingénu :
"Mais maman être mort c'est pas le Paradis pourtant ?!"
Ben écoute, je vais demander à mon Papy. Allo ?
Well well well. Il semblerait que j'ai merdé.
* Copyright d'une journaliste de L'Express : expression qui désigne les catholique qui rentrent 3 fois dans leur vie dans une église : portés par les roues de leur berceau pour leur baptême, en Cadillac le jour de leur mariage et en corbillard pour leur enterrement.