Roulez jeunesse
Cette semaine,
je suis retournée, après presque 10 ans d'absence, dans la maison du sud de mes parents,
j'ai passé une petite semaine avec eux alors que ces dernières années le temps maximum de cohabitation que je m'autorisais était limité à 3 heures,
j'ai laissé le chant des cigales raviver mes souvenirs de fille du Sud,
j'ai retrouvé ces paysages qui ont bercé mon enfance, l'abondante générosité des bougainvilliers, la douce musique des feuilles du palmier, l'immensité du ciel bleu qui n'a d'égale que la méditerranée à perte de vue, la palette de couleurs méridionales, simple mais efficace comme un tailleur YSL,
j'ai retrouvé ce rythme dédié aux vacances et ai ouvert les yeux sur une des facettes de mes parents : de leur nombreux défauts j'ai beaucoup souffert, mais de leur sens des vacances et de leur générosité j'ai aussi profité, dans ma jeunesse et cette semaine,
j'ai passé ce temps avec mon aînée, qui a fait ses premiers pas dans le sud de la France,
j'ai mesuré à quel point une fée me manquait, notamment pour trouver la bonne réponse au devoir de vacances que ma fille de 4,5 ans m'a refilé juste avant d'aller à la sieste (sur la digestion donc) : "dis maman, quand je serai morte, Margaux, elle aura quel âge ?",
j'ai assisté à l'interpellation d'un p*rv*rs exh*b*tionniste p*d*phile sur la plage, à sa "détention" au poste de secours le temps que tous les coups de fil nécessaires soient passés, puis à son départ de la plage, libre, les mains dans les poches, grandes forcément,
j'ai eu envie de vomir (cf ci-dessus),
j'ai partagé mes nuits avec l'insomnie, qui m'a poussé à ouvrir les portes de mes placards d'enfant, m'a accompagné dans la lecture de tous mes journaux intimes retrouvés, puis jetés dans un immense sac poubelle, leur intimité jugée trop indécente dans cette maison qui n'est pas la mienne,
j'ai retrouvé tous les mots d'amour échangés avec mes amoureux,
retrouvé ma robe de communion, mes vêtements d'ado dans lesquels la maman que je suis devenue ne rentre plus,
j'ai laissé au mur les photos de ceux qui ne le méritent plus vraiment mais qui ont compté quand même,
puis j'ai rajouté une photo de nous quatre, sur ma table de nuit d'enfant.
Et quand je suis rentrée à Paris, dans le bus qui nous raccompagnait mon aînée et moi vers notre home sweet home où nous attendait Arthur Miller qui veillait sur la sieste de notre cadette, j'ai reçu un texto de lui : "Ai réservé restau à la Villa M. mardi soir". Une magnifique surprise pour moi qui n'ai ni soufflé l'idée, ni dû demander plusieurs fois pour qu'il pense à réserver, ni organisé le baby-sitting de la dite soirée.
Je devrais peut-être partir dans le Sud plus souvent.
Happy holidays à tou(te)s.
ps : autre devoir de vacances pour celles et ceux qui voudraient s'y coller "pourquoi les cigales ne font pas le sieste" ? Voili voilou.